Préparer sa retraite
Préparer sa retraite nécessite d'anticiper cet événement de vie, un exercice indispensable pour faire exister son pouvoir d'achat.
Préparer sa retraite : les bons réflexes à adopter dès maintenant
Que l'on soit en début de carrière ou que l'on arrive à la fin de sa vie active, la question de la retraite peut, et doit, se poser. Comment faire face financièrement à ce grand bouleversement ?
Si le passage à la retraite va de pair avec davantage de temps à consacrer à ses loisirs, cette étape de la vie peut aussi marquer une baisse de son train de vie. En cause ? Une augmentation de certaines charges et la baisse de son niveau de revenus. Heureusement, des solutions existent pour ne pas perdre en qualité de vie et pour pouvoir pleinement profiter de son temps libre !
Préparer sa retraite, un cap parfois délicat
Il est souvent difficile de se projeter à long terme, voire à très long terme. À un horizon de 20, 30 ou 40 ans… plus on est jeune, plus cet exercice semble irréalisable. En effet, d'autres préoccupations plus pressantes se font sentir lorsque l'on est encore dans la vie active, par exemple acheter son premier bien immobilier, financer les études supérieures de ses enfants, ou tout simplement profiter de son niveau de vie actuel. Préparer sa retraite n'est pas nécessairement la priorité numéro un d'un ménage en début ou en milieu de carrière professionnelle.
Généralement, plus l'horizon s'approche, plus le besoin d’organiser cette étape se fait ressentir. Et pour cause : il est alors plus facile de se projeter et de s'imaginer vivre avec des dépenses accrues et un niveau de revenus plus faible. Idéalement, la préparation du passage à la retraite devrait se faire au plus tôt, dès que l'on commence à y penser. En effet, l'effort financier à fournir est moindre lorsque l'on dispose de plus de temps. Par exemple, pour parvenir à mettre de côté 40 000 euros à 65 ans, il faut épargner :
- 333,33 euros par mois en commençant à 55 ans ;
- 166,67 euros à 45 ans ;
- 111,11 euros à 35 ans ;
- 83,33 euros à 25 ans.
L'anticipation permet donc de minimiser l'effort à fournir, d'autant que cet exemple ne tient pas compte des intérêts générés chaque année et capitalisés. Grâce au mécanisme des intérêts composés, les gains annuels génèrent eux-mêmes des intérêts l'année suivante, et ainsi de suite. Cependant, préparer sa retraite n'est pas un sprint, mais une course de fond : il faut avant tout se sentir prêt à se lancer pour tenir le cap à long terme.
Bon à savoir : Il est nécessaire de conserver un certain nombre de documents en vue de la prise de sa retraite :
- Bulletins de salaire ;
- Contrats de travail ;
- Attestations de chômage ;
- Tous les autres justificatifs de revenus (indemnités journalières, accident du travail, pension d'invalidité…).
Anticiper pour préserver son niveau de vie
Lorsque l'on se penche sur les moyens de préparer sa retraite, un terme revient immanquablement : l'anticipation. Mais pourquoi cette notion revêt-elle tant d'importance ?
Une baisse de revenus inéluctable
Le niveau de revenu mensuel perçu au cours de la vie active n'est pas celui qui est versé lors du départ à la retraite. Au contraire, prendre sa retraite engendre une baisse de ses ressources, et ce même si l'on a cotisé tous ses trimestres. On parle de taux de remplacement. Celui-ci s'exprime en pourcentage, et représente la part des revenus d'activité qui sont perçus à la retraite. Concrètement, un employé français perçoit actuellement en moyenne 74 % de son salaire moyen lorsqu'il prend la retraite selon la dernière étude menée par l'OCDE en 2021. Cependant, ce chiffre est à prendre avec précaution : toutes les catégories socio-professionnelles ne sont pas logées à la même enseigne.
Selon Dominique Prévert de chez Optimaretraite, les indépendants peuvent par exemple espérer un taux de remplacement de seulement 33 à 54 % ! De plus, il s’agit de données arrêtées à 2021, mais qui ne présagent pas de l’avenir, notamment en raison des futures réformes du sytème de retraite actuel. Ainsi, une personne qui a gagné 2 000 euros en moyenne au cours de sa carrière devrait percevoir environ 1 480 euros par mois de pension de retraite… soit une perte sèche de 520 euros chaque mois, très difficile à compenser en misant uniquement sur une gestion de budget rigoureuse. Une prise de conscience est nécessaire : le niveau des revenus touchés pendant la vie active ne sera pas celui obtenu à la retraite.
De nouvelles dépenses à prévoir
Au-delà de la perte de revenus due au taux de remplacement, les personnes en âge de prendre leur retraite sont confrontés à une seconde problématique : l'augmentation de certaines dépenses. Si plusieurs charges sont mécaniquement amenées à baisser, par exemple celles liées aux enfants déjà grands ou aux trajets domicile-travail, d'autres en revanche n'évoluent pas dans le même sens :
- Frais de santé et soins ;
- Mutuelle santé ;
- Loisirs ;
- Voyages ;
- Aménagement pour l'accessibilité ;
- Etc.
4 solutions pour préparer sa retraite dès aujourd'hui
Il est difficile de jouer uniquement sur les charges pour compenser la baisse de ses revenus à la retraite. Heureusement, d'autres solutions existent pour compléter son salaire et, ainsi, continuer de vivre au rythme de ses projets et de ses envies !
1. L'assurance-vie
Pour préparer sa retraite, il est possible de miser sur l'assurance-vie. Si ce produit n'est pas spécifiquement dédié à cet objectif, il offre néanmoins de solides arguments. En effet, il est possible d'investir sur une multitude de supports via un contrat d'assurance-vie. Les unités de compte sont particulièrement intéressantes pour un investissement à horizon long terme, et ce sous toutes leurs formes pour investir son argent et diversifier ses placements :
- Fonds diversifiés (Sicav, FCP, OPCVM) ;
- Immobilier (SCPI, OPCI) ;
- Investissement Socialement Responsable (ISR).
L'assurance-vie dispose également d'atouts en matière de fiscalité. En effet, les contrats détenus depuis plus de 8 ans permettent de profiter d'un abattement annuel sur les gains de 4 600 euros pour les personnes célibataires et de 9 200 euros pour un couple. Ceci permet d'échapper à l'impôt sur le revenu pour les sommes concernées. Il est toutefois nécessaire de s'acquitter des prélèvements sociaux sur les intérêts au taux de 17,2 %.
2. Le Plan d'Epargne Retraite (PER)
Apparu en octobre 2019, le Plan d'Epargne Retraite a progressivement remplacé les anciennes formules de contrats d'épargne retraite : Madelin, Article 83, PERP, etc. En réalité, il n'existe pas un seul PER, mais trois versions différentes :
- Le PER individuel ;
- Le PER d'entreprise collectif ;
- Le PER d'entreprise obligatoire.
Contrairement aux deux derniers contrats, le PER individuel peut être souscrit par tout un chacun, sans avoir besoin d'être salarié d'une entreprise proposant un contrat d'épargne retraite.
Qu'ils soient d'entreprises ou individuels, les PER sont des produits spécialement conçus pour préparer sa retraite. Ils doivent donc être ouverts et alimentés dans cet objectif, en tenant compte de leur principal inconvénient : le blocage des sommes déposées. En effet, seuls certains rares cas de déblocage anticipé permettent de récupérer l'argent investi avant l'âge de la retraite :
- Invalidité du titulaire, du conjoint ou d'un enfant ;
- Décès du conjoint ;
- Expiration des droits au chômage ;
- Surendettement ;
- Liquidation judiciaire ;
- Achat de la résidence principale.
Les PER peuvent être alimentés par des versements volontaires, mais aussi par l'intéressement, la participation et l'abondement dans le cas d'un PER d'entreprise. Ces sommes ouvrent droit à une déduction d'impôt. Autrement dit, le montant versé peut être déduit du revenu imposable du foyer, et ainsi permettre de limiter le montant à payer au titre de l'impôt sur le revenu, avec certaines limites. En revanche, les sommes ainsi déduites seront imposées au moment de leur récupération en rente ou en capital à l'âge de départ la retraite.
3. Les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI)
Acquises en direct ou par l'intermédiaire d'une assurance-vie, les SCPI sont des placements qui permettent d'investir indirectement dans l'immobilier. Bureaux, commerces, logements… une SCPI peut détenir une ou plusieurs catégories de biens qu'elle loue ou revend afin de générer de la rentabilité. Ceci lui permet de distribuer des revenus aux détenteurs des parts.
Le potentiel de rendement des SCPI leur permet de s'inscrire comme une alternative de placement viable pour les ménages qui veulent préparer leur retraite. De plus, ces placements sont à envisager sur du long terme, sur une durée d'au moins 8 ans.
Bon à savoir : L’acquisition de parts de SCPI peut se faire sur fonds propres, mais aussi via un financement bancaire. Cette seconde option peut permettre de profiter d’un effet de levier, en empruntant à un taux moindre que le rendement promis par les SCPI.
4. L'investissement immobilier
L'investissement dans le marché du locatif s'inscrit dans une logique de long terme. En cela, ce placement répond pleinement aux besoins d'un nouveau retraité : augmenter ses ressources. Si possible, la fin du remboursement du crédit immobilier associé devrait intervenir avant le passage à la retraite. Ainsi, les revenus fonciers générés seront maximisés et permettront d'accroître substantiellement sa qualité de vie.
Ce précepte est également valable pour l'achat de sa résidence principale. Dans l'idéal, une fin de remboursement avant la retraite ou, au plus tard, quelques années après, permet de grandement limiter ses charges mensuelles en ayant à payer ni mensualité de crédit ni loyer. En revanche, l'achat d'une résidence secondaire, via un emprunt bancaire ou non, constitue une charge majeure dont il faut tenir compte lorsque l'on envisage ce type d'acquisition. La mise en location saisonnière de ce logement peut néanmoins venir compenser, au moins en partie, les coûts afférents.
La retraite en France, comment ça marche ?
Depuis le premier système de retraite dédié aux marins et créé en 1673, le système français a bien évolué. Pour les salariés, il aura fallu attendre l’après-guerre : le premier régime de retraite obligatoire qui leur était dédié avait été mis en place en 1930. Modifié à de multiples reprises, l’âge légal de départ est notamment passé successivement de 65 à 60 ans sous Mitterrand, puis à 62 ans en 2010. Au fil des changements de gouvernements, le régime des retraites a ainsi été modifié en profondeur. Zoom sur le fonctionnement de ce système et sur son avenir, véritable enjeu sociétal.
Les différences entre système par répartition et par capitalisation
En France, la retraite est basée sur un principe de répartition. Ceci signifie que les versements des personnes dans la vie active financent les pensions de retraite actuellement versées. Dans un même temps, les trimestres cotisés ouvrent des droits à la retraite pour le salarié ou le professionnel indépendant. Le nombre de trimestres varie en fonction de l’année de naissance, selon le tableau ci-après.
Nombre de trimestres à cotiser selon l’année de naissance
Pour obtenir une retraite à taux plein, il faut justifier du nombre de trimestres cotisés présenté dans le tableau précédent. À défaut, une décote est appliquée. Il faut également avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite, actuellement fixé à 62 ans. Seuls certains cas exceptionnels peuvent permettre de partir avant, à savoir une situation de handicap, une incapacité permanente d’origine professionnelle ou une carrière longue. Ce système par répartition concerne à la fois le régime de retraite obligatoire de base et le régime complémentaire obligatoire. La différence entre ces deux régimes ?
Les cotisations sont versées à deux organismes distincts. Pour les salariés, il s’agit de l’Assurance vieillesse du régime général de la Sécurité sociale pour la retraite de base, et l’Agirc-Arrco pour la retraite complémentaire obligatoire. Quelle que soit la situation du foyer, un dénominateur commun existent : les caisses de retraite, qu’elles soient de base ou complémentaires, sont vides. À titre d’exemple, le déficit de l’année 2020 était de 4,1 milliards d’euros pour l’Agir-Arrco. Il existe un autre système de retraite : celui par capitalisation. Il s'agit-là de cotiser de façon personnelle pour récupérer l'argent à l'âge de la retraite. Assurance-vie, PER, immobilier, livrets, SCPI, PEA… tous les supports imaginables peuvent être utilisés dans ce cadre, selon les besoins, l'appétence et le profil de chaque futur retraité.
Préparer sa retraite, un enjeu d'avenir
Baisse de revenus et augmentation des charges, seule l'anticipation peut permettre de faire face à ces défis avec sérénité. Partant d’un système par répartition basé sur le collectif amené à évoluer au fil des réformes à venir, tous les ménages peuvent prendre les devants et décider individuellement de compléter leurs revenus futurs. Il s’agit alors de basculer vers un système par capitalisation.
Préparer sa retraite est avant tout un état d'esprit, un choix de vie qui permet d'apporter une réponse à cette problématique. La réalisation d'un bilan patrimonial peut permettre de mieux situer sa situation personnelle par rapport à cet objectif. Accompagné d'un conseiller en gestion de patrimoine, les ménages qui sont encore dans la vie active peuvent ainsi obtenir les meilleurs conseils pour préparer leur stratégie d'investissement afin d'anticiper cette future échéance.